1er mai 2012

La  République des Fonctionnaires

 

La conclusion de la thèse de NewTonE (Extraits)

 

Nous avons fait 2 constats irréfutables :

  1. Une partie croissante de la population française bénéficie d’un « statut social » qui la différencie très clairement du reste des Français : Ce sont les « fonctionnaires » ou les « salariés du secteur public ».
  2. La population fonctionnaire bénéficie de multiples avantages par rapport à la population des autres salariés, que nous qualifions de « privilèges », parce que nous n’en avons pas trouvé la moindre justification.  Depuis plus de 30 ans, le rythme de croissance de la  population fonctionnaire est plus important que celui de la population française totale. Et les privilèges, les écarts par rapport aux salariés du privé,  augmentent également (salaires, retraites, principalement)

 

D’où la question : Sachant que la population fonctionnaire vit des impôts, et de la dette contractée au nom de tous les Français comment expliquer cette fracture dans la Société Française, et son élargissement continuel ?

 

NewTonE n’a trouvé qu’une explication : Les fonctionnaires se sont emparés du pouvoir pour détourner de plus en plus d’argent public à leur seul profit. Les Français vivent dans « La République des Fonctionnaires ».

Les arguments en faveur de la validité de cette thèse sont nombreux ;

D’abord, l’évidence : Tout bon enquêteur commence par se poser la question : « à qui profite le crime ? ». Ici, « où va l’argent ? ». Les constats ci-dessus permettent d’y répondre sans aucune ambigüité…..

 

De quand date l’émergence de la République des Fonctionnaires ?

Dans son livre « plus encore », déjà cité, François de Closets  situe la naissance de cette République (sans la nommer ainsi) « au tournant des années 1980 :  Pour revenir au pouvoir, la gauche a fait alliance avec le secteur public, notamment les syndicats enseignants. Une stratégie gagnante qui a fait du PS le parti de la classe moyenne statutaire, tandis que sa clientèle traditionnelle, ouvriers, chômeurs, pauvres, exclus, était abandonnée à la tentation des extrêmes. Un engagement avéré et avoué au nom du fameux modèle social français. Le Parti Socialiste ne pouvait alors rien refuser aux gros bataillons de la fonction publique. La démonstration caricaturale en fut donnée par Lionel Jospin qui, de Claude Allègre à Christian Sautter, sacrifia ses ministres et amis à la grogne de son électorat. »

 

On peut remarquer que l’arrivée du PS au pouvoir coïncide avec l’envolée de la dette : pour financer la « saignée » sans éveiller l’attention du contribuable, on a emprunté sans limite. Et les « experts » d’expliquer que la dette est une source inépuisable, qu’un Etat (surtout la France, ce pays « exceptionnel » entre tous), ne peut faire « faillite ». Cette thèse était encore  défendue publiquement en 2010 . Ces mêmes experts économiques et financiers ont, depuis quelques mois, changé de langage : maintenant, l’emprunt se justifie pour « faire de la croissance »…. Mais sans détourner les flux d’argent : toujours plus chez les fonctionnaires en postes ou retraités. Tous les Partis au pouvoir depuis 1980 ont suivi la même « politique », avec quelques timides tentatives de changement vite étouffées.

 

Qui gouverne cette République ?

Compte-tenu des résultats de leur politique pour l’ensemble des Français depuis 1980, et de la composition des équipes au pouvoir dans cette République, le terme de « complexe politiques-fonctionnaires-syndicalistes » conviendrait mieux  que celui de « gouvernement ». En effet, ils ne se sont souciés que de maintenir le prélèvement par la saignée. Sans se préoccuper de vraiment gouverner la France (gouverner, c’est prévoir). Ils ont laissé le pays décliner, perdre ses industries, certains de ses services, s’écarter de l’évolution du Monde. Sans même se rendre compte qu’en agissant ainsi, ils affaiblissaient l’organisme sur lequel ils pratiquaient la « saignée ».

On peut distinguer trois types de dirigeants de cette république : les « politiques », en général issus du secteur public ; les hauts fonctionnaires ; et les dirigeants syndicaux. S’il existe un « pacte social » en France, c’est certainement le pacte non écrit qui lie ces trois types de dirigeants. Ils usent de moyens d’actions différents, mais toujours avec un seul objectif : enrichir la population fonctionnaire. Et ils se soutiennent mutuellement, si possible sans laisser apparaître leur collusion.

 

Les Politiques : En se faisant élire, ils prennent  le pouvoir, de façon réputée démocratique. (Avec un fort bémol, comme l’a écrit F de Closets). En pratique, cela signifie qu’ils ont mis la main sur la clef de la caisse : ils peuvent créer des impôts nouveaux, et emprunter. Leur rôle dans le « complexe politiques-fonctionnaires-syndicats » est essentiel : ils sont en charge de la mise en scène. Des acteurs, passés  maîtres en mensonge et mascarade.

En façade, ils votent des lois présentées comme améliorant les conditions de vie du « peuple ». Mais en coulisses, ils créent surtout toujours plus de postes de fonctionnaires. Ils approuvent les augmentations de salaires des fonctionnaires, même en période de crise, quand le chômage s’accroit. Ils signent les « coups de chapeau » aux hauts-fonctionnaires méritants qui vont faire valoir leurs droits à retraite dans 6 mois… Avec la caution de soi-disant « experts économiques reconnus », ils ont fait croire, ou laissé croire au peuple travailleur et contribuable que la dette était une ressource illimitée. Ce qui leur a permis d’augmenter les impôts sous divers prétextes (« justice sociale », personnes âgées, santé, retraites du secteur privé), mais sans jamais invoquer la principale raison du besoin toujours croissant d’argent public. L’augmentation de la dette, qui n’est qu’un report de la facture sur les générations futures, a permis  de camoufler l’importance du détournement d’argent, de la saignée, en faveur des fonctionnaires. On nous objectera que tous les élus de « haut rang » (députés, sénateurs, conseillers généraux, maires de grandes agglomérations ou communautés, etc.  ) ne sont pas issus du secteur public. C’est exact, mais ceux-là savent que, pour être admis à la table du festin, il faut composer avec le « complexe ». Et, quand ils sont « au pouvoir », tout au moins en apparence, ils s’accommodent fort bien de la croyance que l’emprunt est inépuisable, et continuent allègrement à augmenter la dette. En tout cas, aucun haut responsable politique « au pouvoir » en France depuis 30 ans, n’a eu le courage de dire clairement aux Français où se trouve la vraie « fracture sociale ». C’est certainement pour ne pas « diviser les Français »…

Les hauts-fonctionnaires sont en charge du sabotage des  initiatives de gouvernements oublieux du « pacte » qui auraient des velléités de vouloir mettre de l’ordre dans la maison, dès lors que cela pourrait conduire à une diminution des privilèges ou du nombre de fonctionnaires. Les réformes votées sont mises en musique de façon à ne pas pouvoir produire les effets escomptés : LolF  (loi organique relative aux lois de finances), Loi sur le service minimum, RGPP, …

 

Les Syndicalistes, eux, constituent la force de frappe du « complexe ». Armés du « pouvoir de nuisance », grâce au « droit à la prise d’otages » qu’est devenu le « droit de grêve » dans tous les « services publics » en situation de monopole. Ils sont d’autant plus dangereux que, dans l’imaginaire populaire, ils représentent  les « travailleurs ». Alors qu’en réalité les véritables objectifs de leurs actions sont la conquête d’« acquis sociaux » au bénéfice des salariés du Public, et au détriment du contribuable-salarié du privé. Leurs actions  fournissent en fait les prétextes aux politiques pour céder à « la pression de la rue », pour « préserver la paix sociale ».

 

La solidarité au sein du « complexe » : Les 3 composantes du « gouvernement » de la République des fonctionnaires se soutiennent mutuellement pour conserver leurs avantages respectifs.

Quelques exemples :

Décembre 2011 : Le « rapport Perruchot » – où l’Assemblée tente d’empêcher la publication du rapport d’une commission d’enquête sur le financement des syndicats .

 

9 février 2012 : Le président du Sénat justifie la création de centaines de milliers de postes dans la FP territoriale ;  et aussi la réparation des  injustices perpétrés par l’Etat envers les « agents TOS de l’éducation nationale », sans se soucier de considérations financières. Quand va-t-il se soucier de porter les retraites du Privé au niveau de celles du Public ?…

 

Autres nombreux ex à citer plus tard.

 

L’échelle des SAIGNEURS.

Nous qualifions de « saigneurs » tous les salariés du secteur public. Cette image s’impose au vu du décalage croissant de leurs salaires et retraites, avec ceux du Privé. Alors que ce sont les salariés du privé qui financent la plus grosse part de ces privilèges par l’impôt.

Une seule raison d’espérer que cela cesse: la saignée a atteint un stade où l’une de ses sources, la dette, est en train de se tarir. Pour qu’elle continue, il ne reste plus qu’une solution : augmenter les impôts, mais dans des proportions telles que l’on peut espérer que le peuple contribuable, le nouveau tiers état, va enfin prendre conscience de la réalité, et se révolter.

 La majorité des salariés du secteur public sont certes des saigneurs, mais seulement des « petits saigneurs » (si l’on veut bien admettre par exemple qu’un ratio d’inégalité de 1.40 en matière de retraite est un « petit » ratio). Ils ne savent d’ailleurs pas, ou ne peuvent admettre la réalité de leurs privilèges. Et, s’ils en prennent conscience, trouveront tous d’excellentes justifications à cette situation d’inégalité de statut social.

Mais on peut répartir toute la population de la République des fonctionnaires sur une échelle qui va du PETIT au GROS, et même au TRES GROS SAIGNEUR.

 

Qui sont les TRES GROS SAIGNEURS ?: les dirigeants du « complexe politiques-fonctionnaires-syndicats ». Tous ceux qui, constituent l’ « élite », en ont acquis la « visibilité ». Ils se sont évidemment servis en priorité, par des augmentations de salaires et de retraites bien supérieures encore à celles qu’ils attribuaient à  la piétaille de leurs gros bataillons. Et surtout par des cumuls de mandats, présidences à des comités Théodule, etc..

 

 

 Les « GROS SAIGNEURS » : N’ont pas su ou pas voulu accéder à l’ »élite ». Mais ont su trouver les chemins vers les grosses retraites ou les rapides augmentations de salaires, à travers le labyrinthe des centaines de déclinaisons du statut de la FP. Ou par la pratique assidue de la prise d’otages. On peut les identifier facilement. La procédure d’identification diffère selon qu’ils sont déjà retraités (ratio d’inégalité- par rapport au privé) ou encore en poste (ratio d’inégalité évolution de carrière – par rapport aux petits saigneurs)

 

La fin inéluctable de la République des fonctionnaires ? La « crise de la dette » devrait sonner la fin de la République des  Fonctionnaires. Quand ? Dans quelles conditions ? (démocratique et juste ? Violentes, avec persistance des inégalités, mais réduites ? En nombre de bénéficiaires, ou en importance ?)